Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) aurait bien voulu faire durer le suspens et continuer à semer le doute, mais la confirmation, samedi dernier, par le président français François Hollande de la mort, fin février, de Mohamed Ghédir, alias Abdelhamid Abou Zeid, son chef au Mali, l’a obligée à concéder ce revers en désignant, selon la chaine de télévisions algérienne Ennahar, à sa succession, Djamel Okacha. Cette désignation est très récente et pour devenir effective, elle doit être approuvée par la direction d’AQMI.
Agé de 34 ans et connu sous le nom Yahia Aboul Hammam, ce natif de Réghaia (banlieue est d’Alger) fait partie de la garde rapprochée d’Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud, qui a la haute main sur d’AQMI.
Djamel Okacha devra avoir, sous sa houlette, tous les groupes djihadistes, agissant sur une zone allant du versant sud de l’Atlas saharien au Sahel ; terrain, par ailleurs convoité par son ennemi juré, le dissident Mokhtar Belmokhtar, chef des katibate des Moulathamine El Mouakiine Bi Addam (les enturbannés signataires par le sang) et dont la récente mort, également au nord du Mali, fait encore l’objet de quelques certitudes.
Le nouveau chef terroriste a un passé judiciaire chargé. Au début des années 1990, il a passé 18 ans dans les prisons algériennes. Après sa mise en liberté, il a encore récidivé et fut condamné à la peine capitale par contumace par la cour pénale de Biskra (sud est algérien) pour actes de terrorisme aggravés.
Avant de rejoindre AQMI, Djamel Okacha est passé par les groupes sanguinaires du GIA -Groupe islamique armé- et du GSPC -Groupe salafiste pour la prédication et le combat- qui sévissaient essentiellement dans le nord de l’Algérie.
Le GSPC est l’ancêtre d’AQMI. Mais, c’est en faisant allégeance à Al-Qaïda pour sous-traiter la terreur en Afrique du nord et au Sahel que cette organisation a pu devenir AQMI, à partir du 25 janvier 2007. D’ailleurs l’annonce de ce recyclage avait été faite par Ayman al-Zawahiri, alors N°2 d’Al-Qaïda, en septembre 2006.


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