Entre avionneurs la lutte est sans merci. Avec l’entrée en lice, dès 2016, du COMAC chinois et du MS21 russe, elle risque de devenir encore plus âpre.
Après Airbus qui a annoncé lundi dernier, un méga-contrat de 24 milliards de dollars avec l’Indonésien Lion Air, ce mardi, c’était au tour de Boeing de rendre publique une commande du low cost Irlandais Ryanair, de 175 avions de ligne pour un montant total de 15,6 milliards de dollars. L’accord a été signé, ce mardi, à New York.
Cela dit, entre ces deux marchés il y a quand même une différence de taille : Airbus a fait un très grosse prise sur le terrain de son concurrent, alors que Rayanair a toujours été un inconditionnel du constructeur américain, son fournisseur jusque-là, exclusif.
La commande de la compagnie irlandaise concerne la gamme 737NG -Next Generation-, court et moyen courriers à fuselage étroit. Le 737NG est le concurrent direct de l’Airbus 320, en attendant la commercialisation en 2016 du Commercial Aircraft corporation of China (COMAC C919), soit une année avant la certification d’un autre concurrent le Irkut MS 21 russe
Déjà mis à mal après avoir vu son produit phare, Dreamliner (Boeing 787, première livraison le 26 septembre 2011 à la compagnie All Nippon Airways) cloué au sol pendant deux mois, suite à un problème de batteries, survenu en janvier dernier, Boeing avait besoin d’un tel contrat pour regagner la confiance de ses clients et booster le moral de ses troupes.
Les performances énergétiques au centre de la compétition
De son côté, très opportuniste, Ryanair a toujours préféré passé ses commandes en périodes de vaches maigres pour le constructeur américain pour bénéficiait de prix intéressants. Les intérêts des deux partenaires se sont donc croisés. Michel O’Leary, PDG de Raynair a lui-même indiqué que les difficultés de Boeing avec le 787 avaient créé des opportunités pour les deux parties en ajoutant que le modèle 737 dispose de 9 sièges de plus que le A320. Selon l’agence Reuters, le prix de référence d’un 737-800 est de 89,1 millions de dollars, mais pour les grosses commandes les réductions peuvent avoisiner les 40 millions de dollars par unité.
Ce contrat couplé avec la décision, la semaine dernière, de l’administration fédérale de l’aviation américaine d’autoriser des vols test du 787 doté de nouvelles batteries, va permettre à Boeing de repartir de bon pied et surtout d’envisager plus sereinement la transition vers le 737 Max dont l’entrée en service est prévue en 2017. Celui-ci devra utiliser le moteur CFM International LEAP ou LEAP-X développé par l’Américain GE Aviation et le Français SNECMA et dont une version est d’ores et déjà destinée au futur COMAC chinois.
La bataille entre Boeing et Airbus reste d’abord celle de la sécurité, mais les performances énergétiques sont de plus en plus prises en compte. Leur objectif à atteindre d’ici cinq ans, consiste à faire réaliser à leurs clients une économie carburant de l’ordre 15%. Outre les économies de kérosène, les charges aéroportuaires sont, en général, plus réduites pour les aéronefs moins énergivores.
Dahmane Soudani



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