L’ancien archevêque de Los Angeles est régulièrement accusé par les associations de victimes d’agressions sexuelles, d’avoir protégé les prêtres responsables de ces abus.
En dépit des apparences, la réélection du Pape n’est pas un long fleuve tranquille. Aux Etats-Unis, les fidèles ne veulent pas être représentés par le Cardinal Roger Mahony -archevêque de Los Angeles de 1985 à 2011- lors du prochain conclave chargé d’élire le successeur de Benoit XVI d’ici le 15 mars. Le haut dignitaire de l’Èglise est accusé par des membres de la communauté catholique américaine, d’avoir couvert des prêtres qui se seraient rendus coupables d’abus sexuels sur des mineurs. Pour étouffer les scandales, l’ancien archevêque s’arrangeait pour placer les religieux présumés coupables dans d’autres circonscriptions religieuses quand ils n’étaient pas, tout simplement mutés à l’étranger. C’est le cas du père Père Nicolas Aguilar Rivera accusé d’avoir agressé sexuellement, dans les années 1980, treize enfants en neuf mois. Le mis en cause est aujourd’hui en fuite au Mexique.
Dans son édition de samedi dernier, le Daily News of Los Angeles rapporte que le jour même (samedi), quelques heures avant son départ pour Rome, le cardinal Roger Mahony avait fait une déposition dans le cadre d’une procédure visant un prêtre soupçonné d’avoir agressé, dans les années 1980, à Los Angeles, vingt-six enfants. Par ailleurs, sur ses tweets, le Cardinal fait également montre d’un grand enthousiasme de participer à l’élection du souverain pontife, mais rien n’y fait.
Le fait du prince !
La fronde conduite par Survivors Network of those Abused by Priests – SNAP, comme Réseau des survivants victimes de la violence des prêtres- ne fait qu’amplifier. Samedi dernier, des représentants du SNAP ont remis, au bureau du Cardinal à Los Angeles, une pétition de 10 000 signatures appelant Roger Mahony à se désister volontairement du conclave papal. Le même jour, d’autres contestataires dont des victimes d’abus et des membres de leurs familles se sont rassemblés devant l’église Saint-Charles Borromée –qui paradoxalement porte le nom d’un grand artisan italien de la réforme de l’Église catholique- au nord d’Hollywood où le cardinal Mahony est en résidence.
«Voici un homme qui a déposé pour couvrir des abus sexuels sur les enfants à moins de 24 heures avant de monter dans un avion et de s’envoler pour Rome en se prenant pour le prince de l’Église. Non, il n’est pas un prince de l’Église», a déclaré à Daily News of Los Angeles, Joelle Casteix, porte-parole de SNAP et elle-même agressée sexuellement pendant son adolescence par un prêtre. Et Joelle Casteix d’ajouter «Toute personne qui couvre des abus sexuels d’enfants, doit être tenu responsable devant Dieu et devant toute la rigueur de la loi ».
Cette affaire n’est pas de nature à favoriser une succession sereine de Benoit XVI et ce d’autant que, selon le quotidien italien La Repubblica, la démission de ce dernier aurait été motivée par la découverte d’un réseau d’évêques gays au Vatican.
La dénonciation des agressions sexuelles visant des religieux se recoupe, malheureusement pour les victimes, avec la lutte sans merci que se livrent conservateurs et réformistes au sein de l’Eglise catholique.
Dahmane Soudani



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