À quelques semaines de la session du comité central, le secrétaire général joue son va-tout.
Le courant Redressement et authenticité veut la démission immédiate du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), en clair avant la prochaine session du comité central (CC) prévue du 31 janvier au 2 février prochains. Coordonnés par Abdelkrim Abada, les opposants à l’inamovible secrétaire général qui se sont encore réunis, ce samedi à Alger, lui reprochent d’avoir transgressé les statuts et le règlement intérieur du parti. Ils ont poussé la fronde jusqu’à monter une parodie de procès sanctionnée par l’éjection sans parachute du mathusalem de l’ex-parti unique.
Jeudi dernier, déjà une réunion de cadres du parti, dont des ministres, s’était tenue au siège du FLN. L’objectif de ce conclave aurait consisté à convaincre le locataire des lieux à remettre le tablier avant la réunion du prochain comité central. Droit dans ses bottes, M. Belkhadem aurait décliné cette offre de sortie. « Au FLN, le secrétaire général est élu par le comité central », avait-il notamment déclaré, vendredi dernier, au correspondant du site TSA.
L’effet des élections locales
Nourrie par les pratiques autoritaires et le système de cooptation, mis en place par le secrétaire général et sa garde rapprochée, la contestation dure maintenant, depuis plus d’un an et demi. Et pour ceux qui ont parié sur le pourrissement du mouvement, c’est peine perdue : la grogne ne montre aucun signe de fléchissement. Loin s’en faut !
En juin dernier, Abdelaziz Belkhadem est passé très près d’une destitution par le CC. Il a été sauvé par les résultats du FLN aux dernières législatives et les pressions qui auraient été exercées, de l’extérieur, sur certains membres du CC, mais depuis, les élections locales (APC et APW) sont passées par là, provocant une chute libre de l’emprise du doyen des partis politiques algériens sur les collectivités.
Il est clair que M. Belkhadem veut se donner un peu plus de temps pour prendre le pouls de l’instance dont va dépendre son sort. Le tout c’est de savoir ce qu’il ferait si la tendance ne lui était pas favorable. Va-t-il prendre le risque d’une destitution séance tenante, prendre ses devants et jeter l’éponge par anticipation ou alors tenter un coup de force pour empêcher un vote de défiance ?
Dahmane Soudani


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