USA. La menace de grève sur les ports de la côte Est inquiète les investisseurs.

La facture des pertes occasionnées par la paralysie des ports peut s’avérer très salée

Les 14 500 dockers des ports de la côte Est des Etats-Unis menacent de bloquer le trafic  maritime, dimanche prochain, de Boston au Nord au Taxas, dans le golfe du Mexique, au sud. L’impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur la convention collective de branche (master contract) est la principale cause de ce mouvement lancé par l’Association internationale des dockers (International Longshoremen’s Association ou ILA). Les pourparlers entre ce syndicat et United States Maritime Association (USMA) qui trainent en longueur depuis neuf mois, ont été suspendu le 18 décembre courant.

Outre la capitale du Massachussetts et Houston, entre autres, les stations portuaires de New-York/New-Jersey, Baltimore, Charleston et Miami sont sous la menace d’une paralysie quasi-totale. Pas moins de 110 millions de tonnes de marchandises ont transités en 2011 par les quatorze ports concernés par ce mouvement qui pourrait être le premier du genre depuis la grève de 1977.

Au siège de L’ILA qui revendique 65 000 adhérents en activité dans les ports atlantiques de l’Amérique du Nord, le Golfe du Mexique, les grands lacs, les transports fluviaux et Porto Rico, on assiste à une véritable veillée d’armes. Le 19 décembre dernier déjà, ce syndicat affilié à l’AFL-CIO a adressé une note en dix points à toutes les unions locales concernées par la convention de branche comportant les consignes de grève allant de la mise en place des comités de grève aux commandes non exécutoires et celles qui pourraient l’être. Si la situation n’est pas débloquée d’ici le week-end, la grève sera déclenchée dimanche à midi passé d’une minute.

Loi Taft-Harley

Rien qu’à New York et New Jersey,  par semaine, la grève devra couter la bagatelle de 136 millions de dollars en salaires er 110 millions de dollars de pertes économiques sèches.

déboussolés par la perspective d’une paralysie de l’activité portuaire, une centaine de dirigeants de groupes, installés aux Etats-Unis, ont écrit au président Barak Obama pour lui demander d’user de la loi Taft-Harley pour interdire la grève, au motif que celle-ci peut causer de sérieux dommages à une économie encore convalescente. Pour l’heure, la pression de Washington va plutôt dans le sens d’un compromis qu’il faudra trouver avant la date butoir de dimanche prochain.

Datant de 1947, la Taft-Harley autorise le gouvernement fédéral à interdire ou stopper une grève. En 2002, George W. Bush utilisé les dispositions de cette loi pour mettre fin à une grève dans les ports de la côte Ouest qui se traduisait alors par la perte de 1 milliard de dollars par jour.

Reste que les membres de l’ILA qui traditionnellement votent démocrate, ont manifesté leur opposition à une intervention de la Maison-Blanche dans le conflit qui les oppose à l’USMA.

Dahmane Soudani