Égypte. Référendum constitutionnel. Le Caire montre la voie.

La capitale égyptienne n’a pas cédé au chant des sirènes

 Dans les dix gouvernorats concernés par la première phase du scrutin constitutionnel, de samedi dernier, les Frères musulmans clament que le projet proposé par leur champion, en la personne de M. Morsi, a recueillis 56% des suffrages. De son côté, se faisant l’écho de l’opposition, dans son édition d’hier le quotidien égyptien Al Watan titrait « L’Égypte a dit non et la fraude a dit oui ». Pour ce qui la concerne, la Commission électorale nationale joue à la grande muette. Elle s’abstient de tout commentaire et ne veut livrer aucune information sur les résultats partiels avant la fin officielle du référendum.

Entre Charybde et Scylla

Sur les quelque 26 millions d’inscrits sur les listes des dix premiers gouvernorats, seuls 30% des électeurs ont posé leurs bulletins dans les urnes, contre 41% lors des consultations institutionnelles provisoires de mars 2011. C’est dire l’état d’affliction dans laquelle se retrouve le peuple égyptien aujourd’hui. Passant de l’autocratie à théocratie, il assiste impuissant à l’anathématisation de son rêve démocratique et d’une société moderne et créative. C’est Charybde et Scylla version sud Méditerranée.

Les 17 autres gouvernorats devront voter samedi prochain. Ils comptent environ le même nombre d’électeurs. Secouée par de fortes agitations depuis plusieurs semaines, le Caire leur a déjà montré la voie. Selon les Frère musulmans eux-mêmes, la capitale égyptienne a rejeté le projet de constitution défendu par le président Morsi à un taux avoisinant les 57%.

En attendant ce second round, sous la houlette du Front du salut national (FNS), l’opposition qui reproche au projet de constitution son caractère restrictif tout en dénonçant « les fraudes massives » lors de la première phase du référendum, a appelé à rassemblement, demain mardi, place Tahrir au Caire.