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Tunisie. Le cauchemar de la jeune femme violée par des policiers, prolongé.

Une entrave à la justice se transforme en poursuite contre la victime et son fiancé

Qu’elle est devenue dure la vie, pour cette jeune femme tunisienne depuis que, le 3 septembre dernier à Ain Zaghouan, deux policiers malfrats se sont crus autorisés de la violer,  tout simplement, parce qu’elle elle était en compagnie de son fiancé. Fait aggravant, alors que les deux nervis, aujourd’hui sous les verrous, commettaient leur acte crapuleux, le troisième faisait les poches à son fiancé menotté.

Pour réduire leurs victimes au silence, les truands en tenue avaient alors engagé une procédure pour « outrage à la pudeur » à l’encontre du couple. Pour ce faire, ils ont eu recours la célérité d’usage à l’intérieur des services.

La justice est parfaitement au fait de ce classique subterfuge qui, en lui même, constitue à la base une entrave à une procédure portant sur des délits gravissimes touchant, au premier chef, à l’intégrité physique de la personne humaine.

Les analyses ADN ont donné à la cour, les preuves incontestables de la culpabilité des policiers.

Dans ces conditions, quel crédit peut-on accorder à une procédure engagée par ces délinquants en tenue, puisqu’au moment où ils l’avaient initiée, ils étaient, de part l’acte inqualifiable qu’ils venaient de commettre, disqualifiés, non seulement de leur fonction de représentants de la puissance publique, mais en principe, de l’exercice de tout droit civique ?

Blessée, fragilisée, mais toujours debout !

 Contre toute attente, la justice tunisienne avait quand même jugé recevable la procédure engagée à l’encontre du couple. Cela fait maintenant deux longs mois que cette jeune femme, outre le fait qu’elle ait été agressée et blessé dans sa chair et sa dignité -son fiancé détroussé et humilié- et fragilisée par l’épreuve terrible qu’elle vient de subir, vit une effroyable souffrance psychologique. Cela fait également deux mois qu’elle est trainée, comme une vulgaire criminelle, devant les tribunaux avec le risque d’une sentence de six mois de prison qui, à tout moment, peut tomber comme un couperet, pour faucher, encore une seconde fois, la vie de ce malheureux couple.

Et alors que ces derniers jours, on a cru entrevoir une fin du cauchemar, le juge d’instruction ayant décidé d’abandonner les charges contre le couple, selon la  presse tunisienne de ce matin, le procureur aurait interjeté appel.

Si pour cette jeune femme, les choses se passent ainsi, alors qu’elle jouit, en principe, de toute sa liberté, qu’en sera-t-il, si jamais elle se retrouvait derrière les barreaux ? Comment toutes les femmes violées, battues et violentées, devront-elles interpréter cette attitude de la justice tunisienne ? Pourquoi ferme-t-on les yeux sur la nature réelle de cette procédure, qui n’est autre qu’une obstruction délibérée à une autre procédure portant sur des faits d’une gravité exceptionnelle ?

Le fait que depuis deux mois, on ne puisse même pas mettre un nom, un visage, une expression sur la victime –à sa demande, sans doute- est hautement symbolique de l’avenir dans lequel on veut enfermer la société tunisienne, en instrumentalisant la démocratie.

Cela dit, dans cette affaire, du genre sordide, où se mêlent, abus de pouvoir, intimidation, machisme, survivances féodales de toutes sortes, cynisme…, il n’y a pas que la victime qui ne dit pas son nom !

En tout cas, il ne faut pas que cette jeune femme, blessée et fragilisée, mais toujours debout, aille en prison. Elle ne rêvait que d’une chose : être heureuse avec son fiancé. On ne peut pas, par des manouvres grossières, criminaliser un tel rêve. C’est criminel !

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