USA. Politique fiscale : le mur des Républicains et de Norquist commence à céder

Après les failles apparues au Sénat, il y a une semaine, le Républicain Tom Cole appelle, à son tour, le Congress, tenu par ses amis, à rallier le projet Obama.

En dépit du dévolu jeté sur les élus fédéraux du Grand Old Party (GOP) par le lobbyiste anti-taxes Grover Norquist, à la surprise générale, Tom Cole, le congressman républicain d’Oklahoma, a, à son tour, appelé ses collègues du même parti à reconduire le taux d’imposition actuel pour les revenus inférieurs à 250 000 dollars, comme le souhaite le président démocrate Barak Obama. « Je pense que pour l’instant, nous devrions accepter l’offre pour les 98% -des Américains. NDLR- (…). Ce qui ne veut pas dire que je suis d’accord pour élever le seuil pour les 2% » explique le Représentant d’Oklahoma, cité par le journal américain Politico. L’idée de Tom Cole est d’éviter d’envoyer la totalité des Américains dans ce qu’il est convenu d’appeler « la falaise fiscale » -ce qui se traduirait automatiquement, par une hausse généralisée des impôts, dès le 1^er janvier 2013 ; une perspective désastreuse pour les deux camps- et de faire pression sur la Maison-Blanche et le Sénat, dans un deuxième temps, pour faire baisser les impôts pour les 2% les plus aisés.

Un mentor sans mandat

C’est également une façon pour l’élu d’Oklahoma de permettre à ses collègues du même parti, signataires du « Serment de protection des contribuables » initié par le conservateur activiste Grover Norquist, président fondateur de « Americans for Tax reform », de se libérer de cet engagement qu’ils trainent comme un boulet, depuis plusieurs semaines. Avant les élections du 6 novembre dernier, Grover Norquist avait fait signer à 95% des candidats républicains en lice pour le Congress, un engagement dit Norquist’s no-tax pledge, en vertu duquel ils promettent de s’opposer à toute augmentation des impôts sur le revenu des particuliers et des entreprises. Mitt Romney, candidat à la dernière présidentielle lui-même et son colistier Paul Ryan se sont exécutés en apposant leurs signatures sur  le vade-mecum de l’anti-tax man.

S’appuyant sur cette adhésion à son initiative, le lobbyiste originaire du Massachussetts Grover Norquist dit disposer de 279 voix à Washington, un véritable pouvoir ! Mais selon toute vraisemblance, les murs de l’édifice de celui qui, autrefois, fut l’un des poulains de Ronald Reagan, commencent à céder, devant les coups de boutoir de la machinerie Obama.

La défection du Représentant Tom Cole est d’autant plus significative que c’est dans la Chambre des Représentants (Congress) où les Républicains sont majoritaires que se situe le noeud de blocage pour toutes les initiatives de Barak Obama

Ce qui est tout de même remarquable, c’est que malgré son ascendant sur le camp républicain, Grover Norquist que certains de ses détraqueurs qualifient volontiers de sorcier ou de gourou, ne dispose d’aucun mandat électif.

Dahmane Soudani