L’État palestinien est né

À la majorité absolue, l’Assemblée générale des Nations Unies délivre « l’acte de naissance de l’État palestinien », exhaussant ainsi les vœux du président Mahmoud Abbas.

Les Nations Unies délivrent « l’acte de naissance » de l’État palestinien (photo Dahmane Soudani)

Le ciel était d’un bleu limpide sur la ville de New-York. Le reflet du soleil sur le gigantesque bâtiment en verre qui abrite le siège des Nations Unies, lui donne un aspect scintillant à l’éclat pur. Pour des raisons qu’on ignore, les délégués iraniens ont pique-niqué à l’extérieur. À la question d’un passant qui pensait qu’il s’agissait d’une manifestation, l’un des diplomate lui répondit : oui, on se bât, mais diplomatiquement. À l’intérieur, en début de matinée, Mahmoud Abbas, le président palestinien venait de subir d’ultimes pressions, de la part des représentants de la Maison-Blanche, William Burns, secrétaire d’État adjoint et David Hale, émissaire pour le Proche-Orient, pour l’amener à renoncer à son projet, en vain.

Incompréhensible

Comme il fallait s’y attendre, les Etats-Unis et Israël ont voté contre. Ils étaient suivis par le

Les rabbins new yorkais affiliés à l’organisation NKUSA, soutiennent la création d’un État palestinien (photo Dahmane Soudani)

Canada, la République tchèque, les Îles Marshall, Micronésie, Nauru, Palaos et le Panama. À l’inverse, de grandes puissances comme la Russie, la Chine, la France, L’Espagne et l’Italie ont apporté leur soutien à l’initiative des Palestiniens portée par Mahmoud Abbas.

Il est difficile, dans ces conditions, comprendre l’inconditionnalité de Barak Obama au point d’essuyer un tel revers politique.

Le Rabbin Mordechai Weberman ne mâche pas ses mots (photo Dahmane Soudani)

A l’extérieur, du bâtiment des Nations Unies, mis à part les équipements de transmission des différentes chaines de télévisions, les touristes, quelques journalistes et photographes et les badaud, il n’y avait pas de mouvements particuliers.

En début d’après-midi, une demie douzaine d’individus accompagnés de leur propre photographe avait brandi deux pancartes de soutien à Israël et pour « la construction progressive d’un mouvement sioniste en Amérique ».

Une demie heure plus tard, ce sont les rabbins new yorkais de l’organisation NKUSA, soutenant la création d’un État palestinien, qui se sont présentés devant le bâtiment des Nations Unies, au cris de « One, two, three, four, Israël no more » ou « Nous sommes contre le sionisme parce que nous sommes juifs ». Et le Rabbin Mordechai Weberman ne mâche pas ses mots. Question nombre, il n’y a pas photo. Ils étaient une vingtaine de rabbins à donner de la voie à la cause palestinienne, attirant plusieurs reporters, sous l’œil vigilant de la police new yorkaise.