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Monde arabe. Les révolutions à remonter le temps à la croisée des chemins

La question de l’armement à fournir aux rebelles syriens pourrait constituer le point de rupture au sein de la coalition des pays opposés au régime de Damas.

Au grand dam des monarchies de la péninsule arabique faiseuses de démocraties et de révolutions en zones extraterritoriales, l’Algérie a encore dit non à une propension léguiste (de la ligue arabe s’entend), visant, au nom d’un unanimisme imaginaire à faire prendre, en lieu et place des États souverains, des décisions, au sein du Conseil de la Ligue arabe ; une coalition désormais totalement inféodée aux pétrodollars. La question de la reconnaissance de la « Coalition nationale syrienne » (CNS), lancée dimanche dernier à Doha (Qatar) et dirigée par Moaz Al Khatib, a encore une fois de plus, mis à jour les divergences de vue entre les pays arabes que d’aucuns s’empressent de gommer. « Nous rappelons qu’en matière de reconnaissance, il appartient à chaque État de décider souverainement », vient notamment de déclarer, à l’agence Algérie presse service (APS), Amar Belani, porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères, à propos de cette question.

Côté rive nord de la méditerranée, par la voix de son président, la France s’est empressée de reconnaître, ce mardi le CNS, sans exclure désormais de fournir des armes aux rebelles. Cette évolution de la position de Paris complique encore un peu plus les relations algéro-françaises. Après les divergences de vue sur la Libye et sur le Sahel, ce nouveau grand écart, entre Alger et Paris, n’est pas de nature à améliorer les conditions de la visite du président François Hollande en Algérie, toujours prévue pour le 19 décembre prochain.

Un héritage chaotique

Sur la question de l’armement, les autres pays occidentaux restent plus réservés, de crainte que l’arsenal fourni aux rebelles ne tombe dans l’escarcelle des extrémistes religieux. L’exemple du Mali, déstabilisé par l’usage d’armements en provenance de la Libye, est encore difficile à digérer. La France prend ainsi le risque d’effectuer, en solo, un saut périlleux dans les eaux troubles de la péninsule arabique et ce d’autant que la Russie et la Chine ne veulent pas lâcher le président Assad.

De leur côté, sans même prendre en considération l’effet de boomerang, les monarchies omnipotentes du Golfe estiment qu’elles peuvent indéfiniment contrôler les extrémistes auxquels elles fournissent armes et porte-voix grâce aux pétrodollars. Une ineptie d’une indigence ahurissante. Il se pourrait, en outre, que la prise en compte de nouveaux éléments d’appréciation puisse conduire, dans les prochaines semaines, leurs alliés occidentaux à leur intimer l’ordre de lever le pied. L’arrogance gratuite et sans lendemain cédera alors la place aux règlements de compte, à la haine et aux divisions de toutes sortes. Les groupes extrémistes armés, désormais aguerris et bien implantés complèteront ce décor chaotique.

En tout cas, ce n’est pas demain que les pays arabes déstabilisés se doteront d’États dignes de ce nom.  Dommage que tant d’argent dépensé dans les destructions et les tueries n’ait pas été utilisé dans des projets communautaires visant par exemple à faire des pays arabes de véritables puissances d’énergie solaire. Ils ont les ressources, les moyens financiers… Il suffit juste d’un petit peu de génie. La simple construction d’une usine ou d’une université est plus révolutionnaire que toutes les destructions et ce d’autant que ces dernières ont généré des drôles d’excroissances : des révolutions à remonter le temps !

D. S.

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