Les propos tenus en mais dernier Mitt Romney, le candidat républicain à la présidence Etats-Unis – et révélés récemment par Mother Jones- au sujet de l’électorat de Barak Obama, son rival démocrate, ont fait couler beaucoup d’encre. De façon générale, la presse les a trouvés méprisants envers près de la moitié des Américains. L’auteur leur a, pour sa part, trouvé une forme d’inélégance. Mais personne n’a pipé mot sur la partie de l’intervention du champion des Républicains, dédiée à la question du Moyen Orient. Nous vous livrons l’intégralité de ce chapitre accompagnée du texte original.
« Je suis partagé entre deux points de vue à cet égard.
Le premier est celui que j’ai eu pendant un certain temps, qui est que les Palestiniens n’ont aucun intérêt dans l’établissement de la paix, et que le chemin vers la paix est presque impensable à accomplir.
Maintenant, pourquoi ai-je dit cela ?
Certains pourraient dire : eh bien, laissons les Palestiniens disposer de la Cisjordanie, ayons la sécurité et mettons en place une nation distincte, pour les Palestiniens.
Et puis viennent quelques questions épineuses. Et…, je n’ai pas de carte ici pour regarder la géographie, mais la frontière, entre Israël et la Cisjordanie, est évidemment juste là, juste à côté de Tel Aviv, qui est la capitale financière, la capitale industrielle d’Israël, le centre de Israël. Quelle pourrait être la frontière ? Peut-être sept miles de Tel Aviv à ce qui serait la Cisjordanie. L’autre côté de la Cisjordanie, de l’autre côté de ce qui serait ce nouvel État palestinien serait soit la Syrie à un point donné, soit la Jordanie.
Et bien sûr, les Iraniens voudront faire à travers la Cisjordanie, exactement ce qu’ils ont fait à travers le Liban, ce qu’ils ont fait près de Gaza. C’est-à-dire que les Iraniens vont vouloir apporter des missiles et de l’armement en Cisjordanie et menacer potentiellement Israël. Alors bien sûr, Israël aurait à dire : «Cela ne peut pas se produire. Nous devons empêcher les Iraniens d’installer des armes en Cisjordanie. » Eh bien, ce qui signifie que… qui ? Les Israéliens vont avoir à patrouiller le long de la frontière entre la Jordanie, la Syrie, et cette nouvelle nation palestinienne.
Eh bien, les Palestiniens diront : «Euh, pas moyen! Nous sommes un pays indépendant. Vous ne pouvez pas, vous le savez, garder notre frontière avec les autres pays arabes. »
Et maintenant, que diriez-vous de l’aéroport ? Que diriez-vous de survoler cette nation palestinienne ? Allons-nous permettre, à des avions militaires et à des armes d’y entrer ? Et sinon, qui va les empêcher d’entrer ? Eh bien, les Israéliens. Eh bien, les Palestiniens diront : «Nous ne sommes pas une nation indépendante si Israël est en mesure de venir nous dire ce qui peut atterrir dans notre aéroport. » Ceux sont ces problèmes, ils sont très difficiles à résoudre, d’accord?
Et je vois que les Palestiniens ne veulent pas voir la paix de toute façon, pour des raisons politiques, visant la destruction et l’élimination d’Israël, et ces questions épineuses, et je dis: «Il n’y a tout simplement pas moyen. »
Et donc ce que vous avez à faire c’est de vous dire : «Vous faites avancer les choses du mieux que vous le pouvez. » Vous espérez une certaine stabilité, mais vous reconnaissez que cela va rester un problème non résolu. Nous vivons avec ça en Chine et Taiwan.
Très bien, nous avons une situation potentiellement explosive, mais nous essayons de vivre avec et nous bottons la balle sur le terrain et nous espérons que, finalement, en quelque sorte, quelque chose va se passer et la résoudre. Nous n’allons pas à la guerre pour tenter de la résoudre sous peu.
D’autre part, j’ai reçu un appel d’un ancien secrétaire d’Etat. Je ne dirai pas lequel c’était, mais cette personne m’a dit : « vous savez, je pense qu’il y a une possibilité d’un règlement entre les Palestiniens et les Israéliens, après les élections palestiniennes ». J’ai dit : « Vraiment ? » Et, vous savez, il a répondu : «Oui, je pense qu’il y a une certaine perspective. » Et je ne me suis pas jeté dedans.
Mother Jones ajoute : « Après avoir dit tout cela, Romney a souligné qu’il était contre l’application de toute pression sur Israël : L’idée de pousser les Israéliens à renoncer à quelque chose pour pousser les Palestiniens à agir est la pire idée au monde. »
Au début de son intervention, Mitt Romney évoque deux points de vue, mais dans le développement de son discours, il ne traite qu’un seul !
La Rédaction
Texte original
« I’m torn by two perspectives in this regard. One is the one which I’ve had for some time, which is that the Palestinians have no interest whatsoever in establishing peace, and that the pathway to peace is almost unthinkable to accomplish. Now why do I say that? Some might say, well, let’s let the Palestinians have the West Bank, and have security, and set up a separate nation for the Palestinians. And then come a couple of thorny questions. And…, I don’t have a map here to look at the geography, but the border between Israel and the West Bank is obviously right there, right next to Tel Aviv, which is the financial capital, the industrial capital of Israel, the center of Israel. It’s—what the border would be? Maybe seven miles from Tel Aviv to what would be the West Bank…The other side of the West Bank, the other side of what would be this new Palestinian state would either be Syria at one point, or Jordan. And of course the Iranians would want to do through the West Bank exactly what they did through Lebanon, what they did near Gaza. Which is that the Iranians would want to bring missiles and armament into the West Bank and potentially threaten Israel. So Israel of course would have to say, « That can’t happen. We’ve got to keep the Iranians from bringing weaponry into the West Bank. » Well, that means that—who? The Israelis are going to patrol the border between Jordan, Syria, and this new Palestinian nation.
Well, the Palestinians would say, « Uh, no way! We’re an independent country. You can’t, you know, guard our border with other Arab nations. » And now how about the airport? How about flying into this Palestinian nation? Are we gonna allow military aircraft to come in and weaponry to come in? And if not, who’s going to keep it from coming in? Well, the Israelis. Well, the Palestinians are gonna say, « We’re not an independent nation if Israel is able to come in and tell us what can land in our airport. » These are problems—these are very hard to solve, all right? And I look at the Palestinians not wanting to see peace anyway, for political purposes, committed to the destruction and elimination of Israel, and these thorny issues, and I say, « There’s just no way. » And so what you do is you say : « You move things along the best way you can. » You hope for some degree of stability, but you recognize that this is going to remain an unsolved problem. We live with that in China and Taiwan. All right, we have a potentially volatile situation but we sort of live with it. And we kick the ball down the field and hope that ultimately, somehow, something will happen and resolve it. We don’t go to war to try and resolve it imminently.
On the other hand, I got a call from a former secretary of state. I won’t mention which one it was, but this individual said to me : « you know, I think there’s a prospect for a settlement between the Palestinians and the Israelis after the Palestinian elections ». I said, « Really? » And, you know, his answer was, « Yes, I think there’s some prospect. » And I didn’t delve into it. » Mitt Romney
Mother Jones add : After saying all that, Romney emphasized that he was against applying any pressure on Israel: « The idea of pushing on the Israelis to give something up to get the Palestinians to act is the worst idea in the world. »


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