Présidentielle américaine. La vidéo qui dérange.

Il dérape (photo DS)

Un enregistrement vidéo, datant de quatre mois, montre un Miit Romney dédaigneux envers près de la moitié de ses concitoyens.

« Il y a 47% des personnes qui vont voter pour le Président, peu importe. D’accord, il y a 47% qui sont avec lui, qui dépendent du gouvernement, qui croient qu’ils sont des victimes, qui croient que c’est la responsabilité du gouvernement de s’occuper d’eux, qui croient qu’ils ont le droit aux soins, à la nourriture, au logement, ainsi de suite. Que c’est un droit ! Et le Gouvernement devrait leur donner tout cela. Et ils vont voter pour ce président, peu importe !
Et je veux dire, le Président commence avec 48, 49 … Il commence avec un nombre énorme. Ce sont des gens qui ne paient pas d’impôt sur le revenu. Quarante-sept pour cent des Américains ne paient pas d’impôts. Notre message ne peut, donc pas se connecter avec les faibles taux d’imposition.

En dehors de cela, il va donc parler de réductions d’impôts pour les riches. Je veux dire que c’est ce qu’ils vendent tous les quatre ans. Et donc, mon travail n’est pas de me soucier de ces gens. Je ne pourrais jamais les convaincre qu’ils devraient prendre leur responsabilité et de prendre soins pour leur vie. Ce que j’ai à faire, c’est de convaincre les 5 à 10% du centre qui sont indépendants, qui sont raisonnables, qui regardent le vote dans un sens ou dans l’autre, en fonction d’une certaine émotion dans certains cas, qu’ils aiment le gars ou pas. »

C’est le show auquel ont eu droit quelques riches et privilégiés donateurs du candidat républicain Mitt Romney, lors d’un diner privé, organisé le 17 mai 2012 dans la somptueuse résidence du gestionnaire de patrimoines Marc Leder à Boca Raton en Floride. L’enregistrement vidéo vient d’être divulgué par le magazine de l’organisation Mother Jones.

Inélégance

Pour cette prestation, pour le moins inquisitoriale à l’égard des électeurs de Barak Obama, chacun des convives, environ une dizaine, a dû débourser la modique somme de 50 000 dollars. Marc Leder, grand manitou de Sun Capital Partners, est un adepte des parties fines –et c’est peu dire- qui, à plusieurs reprises, avait déjà alimenté les colonnes sulfureuses du magazine people « New York Post ».

Le problème pour le candidat républicain, c’est que, à cette date, les Américains ne savaient pas encore qu’une partie de sa fortune était placée dans des paradis fiscaux et qu’il était l’un des membre fondateurs du fonds d’investissement « Bain Capital » qui contribué à la délocalisation de plusieurs entreprises avec d’énormes pertes d’emplois à la clé. À cette date également, Mitt Romney n’avait pas encore refusé de rendre public le montant de ses dernières redevances fiscales, comme le lui demande avec insistance une partie de ses concitoyens et comme l’avait fait son concurrent pour la course à la Maison-Blanche.

Sur ses revenus de 2011 qui étaient de 789 674 dollars, dont la moitié seulement provenait de son salaire, Barak Obama avait versé 20,5% d’impôts et fait des dons aux associations de bienfaisance représentant de 21,8% de ce même revenu.

Cette situation paradoxale a fait dire à un internaute : « à bien écouter Mitt Romney, il devrait voter pour Obama et celui-ci devrait voter pour son concurrent ».

Réagissant à la diffusion de cette vidéo, Mitt Romney a concédé que ses commentaires manquaient d’élégance, mais qu’ils avaient été fait au pied levé. Aux urnes, la facture risque d’être salée.

La Rédaction

Voici le texte original de la déclaration de Mitt Romney

« There are 47 percent of the people who will vote for the President, no matter what. All right, there are 47 percent who are with him, who are dependent upon government, who believe that they are victims, who believe the government has a responsibility to care for them, who believe that they are entitled to health care, to food, to housing, to you name-it. That that’s an entitlement ! And the governement should give it to them. And they will vote for this president, no matter what.

And I mean the President starts off with 48, 49… He starts off with huge number. These are people who pay no income tax. Forty-Seven percent of americans pay no income tax.

So our message of low taxes doesn’t connect. So he’ll out there talking about tax cuts for the rich. I mean that’s what they sell every four years. And so my job is not to worry about those people. I’ll never convince them they should take personal responsibility and care for their lives. What I have to is convince the five to ten percent in the center that are independent, that are thoughtful, that look at voting one way or the other, depending upon in some cases emotion, whether they like the guy or not »