L’évaluation du respect des Droits de l’Homme inquiète Rabat.
La décision du gouvernement Benkirane (Maroc) de retirer sa confiance, le 17 mai dernier, à Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, n’a eu aucun effet sur la ligne de conduite adoptée par le Secrétaire général des Nations unis à propos de la médiation sur le conflit qui oppose la royaume du Maroc au Front Polisario. Le Patron de l’ONU a choisi la période des vœux, à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, pour le signifier clairement au roi Mohammed VI, lors d’une récente conversation téléphonique. « Les Nations unies n’avaient pas l’intention de modifier les termes de leur médiation, dont l’objectif est de promouvoir une solution politique au conflit, acceptable par les deux parties », confirme un communiqué des Nations unis.
Le Secrétaire général a également indiqué que l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, son nouveau représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), nommé 14 juin dernier, sera maintenu. En particulier, la Minurso pourrait voir son rôle élargi à l’évaluation du respect des Droits de l’Homme. Cette extension des prérogatives de la mission avait été bloquée, par la France au printemps dernier.
L’ire du palais
C’est dans ce contexte, qu’une délégation de la fondation américaine Robert Kennedy, pour la justice et les Droits de l’Homme, dirigée par Kerry Kennedy et composée d’experts internationaux reconnus, a décidé de poser pied du 24 au 31 août courant « dans les territoires du Sahara Occidental contrôlés par le Maroc et les camps de réfugiés Sahraouis en Algérie ». Le but de ce déplacement ne souffre d’aucune équivoque. Il s’agit « d’évaluer la situation des Droits de l’Homme sur place » ; un objectif qui n’est pas du goût du palais… royal s’entend !
L’entretien qui a réuni des membres de la délégation Robert Kennedy et Aminatou Haïdar au domicile de la militante sahraoui des Droits de l’Homme, n’a fait qu’exacerber l’ire de Rabat. Citant des source officielles, le quotidien marocain Libération rapporte : « il y a crise, non pas entre le Maroc et Ross, mais entre notre pays et le Secrétaire général de l’ONU lui-même ».
Cela dit, quand une simple évaluation du respect des Droits de l’Homme inquiète, c’est qu’il y a quelque chose de vraiment inquiétant. En dessous de ce seuil, toute neutralité est suspecte et pourrait tendre vers une complicité coupable.
Dahmane Soudani


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