Le ministre de l’Intérieur jette l’éponge
Samedi dernier, le mausolée soufi Al-Chaab al-Dahmani à Tripoli a été détruit à coup de pelleteuse, avec profanation du tombeau du chef spirituel dont il porte le nom. Le même jour, la même recette a été appliquée, au mausolée également soufi du Cheikh Ahmed al Zarrouk à Misrata (200km à l’Est de Tripoli). La veille l’édifice religieux dédié au théologien Soufi Sidi Abdel Salem al-Asmar à Zliten (40 km à l’ouest de Misrata), datant du XVIè siècle a été, purement et simplement, dynamité.

En Afrique du Nord, les mausolées sont des cibles faciles pour les fanatiques (photo Dahmane Soudani)
Comme au Mali, en Tunisie et en Égypte, la horde intégriste est à l’œuvre pour réduire en poussière une partie de l’héritage culturel se trouvant dans les zones où elle peut avoir les mains libres.
En Libye, ces crimes se sont traduits par la démission, ce dimanche, de Fawzi Abdelali, ministre de l’Intérieur en signe de protestation contre les accusations de laxisme portées par des membres du Conseil général national, à l’encontre des services de sécurité du pays. Ce geste est-il suffisant pour mettre un coup d’arrêt à la violence et au nihilisme haineux des fanatiques débarrassés de tout garde-fou ? Rien n’est moins sûr, hélas.
D. S.


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