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Maroc. Le gouvernement Benkirane dans la tourmente.

Entré prématurément en disgrâce, le gouvernement du fondamentaliste Abdel Ilah Benkirane est la cible d’une nouvelle vague de mécontentements animée par le mouvement du 20 février.

 

Le Mouvement du 20 février (MD20F), le collectif contestataire marocain, reprend du service. Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé, dimanche dernier, dans plusieurs villes du royaume. Cela dit, pour ce nouveau round, ce ne sont pas des réformes politiques qui sont exigées, comme en 2011, mais ce sont les insuffisances des résultats obtenus par le gouvernement du fondamentaliste Abdel Ilah Benkirane qui sont pointées du doigt. Le patron du Parti de la justice et du développement (PJD) est au pouvoir depuis le 29 novembre 2011 et le MD20F n’est tenu, envers cette formation politique, par aucun engagement particulier.

Après un départ timide de la grogne institutionnelle, le 30 janvier 2011, le MD20F, fortement soutenu par l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), avait appelé à une grande manifestation le 20 février de la même année, qu’il avait alors baptisé « Journée de la dignité ». Cet appel avait reçu le soutien d’un autre mouvement fondamentaliste Al Adl Wal Ihsane (justice et spiritualité), plusieurs autres associations issues de la société civile dont l’AMDH, le Parti socialiste unifié et le Parti Annahj addimocrati. Pour ce qui le concerne, s’abritant derrière le prétexte du « risque de débordements », le PJD -comme d’autres partis d’ailleurs- qui était alors dans l’opposition, avait fait le choix de pas suivre l’appel du MD20F.

3 000 manifestants à Rabat

Il n’en demeure pas moins qu’après l’adoption de la nouvelle constitution du 1er juillet 2011, résultat des hauts fait du MD20F et de la jeunesse marocaine, c’est le PJD qui a tiré les marrons du feu. Une pilule toujours difficile à avaler pour le mouvement du 20 février et qui a hypothéqué prématurément le crédit de M. Benkirane et de son mouvement.

Rien d’étonnant, dans ces conditions, que la période de grâce du nouveau pouvoir, soit écourtée. En tout cas, le gouvernement Benkirane qui semble faire preuve d’impuissance résignée face à la corruption, était dans la ligne de mire des manifestations de dimanche dernier. La hausse des prix, la corruption justement, le chômage et l’injustice sociale, figuraient parmi les principaux points de crispation du mécontentement exprimé lors de la journée de dimanche dernier. Une plateforme qui, dans ce contexte précis, n’est pas sans rappeler la célèbre la déclaration d’un ancien dirigeant maghrébin selon laquelle « Les hommes ne veulent pas aller au paradis, le ventre creux ».

À l’appel du MD20F, les manifestants sont donc redescendus dans les rues de plusieurs villes, principalement à Rabat, Casablanca, Tanger et El Jadida. La presse marocaine a estimé à 3 000, le nombre manifestants à Rabat. Pas négligeable pour un nouveau tour de chauffe et en plein Ramadhan !

Les services de sécurité ont fait usage de la force à Casablanca, El Jadida et à Sidi Bernoussi. Sept personnes ont été interpelées à El Jadida. À Sidi Bernoussi, où on dénombre également 14 interpellations, des manifestants, dont on ignore encore le nombre, ont été blessés et conduits à l’hôpital.

La Rédaction

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