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Tunisie. Ennahdha : Ghannouchi reconduit, mais pas plébiscité.

L’expérience tunisienne soulève la question du passage d’un parti islamiste à un parti démocrate musulman.

À l’issue du 9ème congrès du parti islamiste, sans surprise, Rached Ghannouchi, 71 ans, a été réélu lundi dernier, président par 72,58% des voix. Sur 1025 suffrages exprimés, 744 ont été portés sur le leader sortant d’Ennahdha. Reste que Rached Ghannouchi a été réélu, mais pas plébiscité. Il s’est contenté d’un score plus modeste que celui réalisé par le Marocain Abdel Ilah Benkirane. Malgré l’érosion liée à l’exercice du pouvoir, eu égard à ses fonctions de chef du Gouvernement et une candidature concurrente unique, celle de Saad Dine El Otmani –notre édition du 16 juillet 2012-, à 85,11% des votes exprimés, le président du Parti de la justice et du développement a fait mieux Rached Ghannouchi.

Le mérite du chef historique d’Ennahdha qui a toujours clamé que l’Islam était compatible avec la démocratie, c’est d’avoir écarté de la course pour la direction de la formation politique la plus importante du pays les radicaux dont certains revendiquent ouvertement l’instauration de la loi religieuse. Outre Rached Ghannouchi, la liste des candidats contenait onze autres prétendants.

Pour un régime parlementaire

Peu avant la clôture du congrès, le président d’Ennahdha s’est engagé à « diffuser la culture du consensus et de la modération nécessaires en cette étape de l’histoire du pays ». Une déclaration qui n’est pas du goût de l’aile dure du mouvement et ce d’autant qu’en pied de nez aux extrémistes, toujours en embuscade, Rached Ghannouchi n’a pas manqué d’appeler l’État à concentrer ses efforts sur la sécurité et à apporter les services nécessaires aux plus démunis, « sans leur imposer un mode de vie particulier ».

Cela dit Rached Ghannouchi a tenu à expliquer qu’Ennahdha ne veut pas se contenter d’un simple programme de parti, mais se voudrait porteur d’un projet civilisationnel « synthèse d’un Islam modéré ».

De leur côté, tout en revendiquant « un État civil ancré dans son identité arabo-musulmane », les congressistes ont envoyé un signal fort à l’Assemblée constituante en plaidant, au grand dam des partis d’opposition, pour un régime parlementaire qui « serait le plus proche des attentes du peuple tunisien ».

Aujourd’hui, des partis politiques comme Ennahdha soulèvent une question conceptuelle imprtante. À partir de quels seuil peut-on considérer que le cap de parti islamiste à un parti démocrate musulman a été franchi ? La question mérite réflexion.

La Rédaction

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