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Québec. Provinciales : les étudiants faiseurs de députés malgré eux

Connotée anti-Charest, la grogne des étudiants va se télescoper avec les élections provinciales.

 

Le 22 juillet prochain, à l’initiative de la Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), les étudiants québécois et leurs sympathisants manifesteront dans toute la province francophone. En dépit de la saison estivale, la contestation estudiantine lancée le 13 Février dernier, ne connaît donc pas de trêve. Or la campagne électorale en vue des élections provinciales destinées à élire les députés des 125 circonscriptions du Québec pourrait, bien débuter dans les prochains jours, selon toutes vraisemblances début août. Elle devra durer entre 33 et 39 jours et son ouverture dépend du feu vert du Premier ministre, Jean Charest (Parti libéral), bête noire des étudiants contestataires.

Une CLASSE  neutre

Le souci de la CLASSE qui regroupe 100 000 étudiants, est d’éviter des interférences avec les campagnes électorales des différentes formations politiques, le mouvement des étudiants étant clairement connoté anti-Charest. Et pour cause, le gouvernement du leader du Parti libéral (PL) est à l’origine de la hausse des tarifs des frais universitaires, objet de la discorde. Cette préoccupation est clairement apparue lors du congrès de la Coalition qui s’était tenu, samedi dernier à l’université Laval de Québec. La CLASSE a été jusqu’à s’abstenir de donner des consignes sur la reconduction ou non de la grève à la rentrée anticipée. Sur ce point, même si elle a maintenu sa tournée estivale de la province, la Coalition a préféré laisser le champ libre aux différentes assemblées générales locales qui se tiendront dans moins d’un mois.

Mais rien n’y fait. En dépit de toutes les précautions d’usage, la CLASSE est, depuis quelques jours, l’objet de tirs nourris des dirigeants du PL. Se saisissant de la question de la tournée québécoise des étudiants, Michelle Courchesne, ministre de l’Éducation accuse les jeunes universitaires de ne plus être dans le registre des droits universitaires, mais dans celui des enjeux socio-économiques. Par ailleurs, dans une lettre adressée, mardi dernier, à Jacques Drouin, directeur général des élections du Québec, Karl Blackburn, directeur général du Parti libéral du Québec, réclame une sanction visant les associations d’étudiants au motif que ces dernières ne respectent la loi électorale.

Le Parti libéral joue gros

Outre les restrictions imposées aux manifestations, la fameuse loi spéciale 78 (notre édition du 21 juin 2012) prévoit une reprise des cours le 17 août prochain pour favoriser les rattrapages. Une décision qui n’est pas du goût des enseignants qui y voient une remise en cause de leurs contrats de travail. Fin juin dernier, Micheline Thibodeau, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignants du Québec-Confédération des syndicats nationaux (FNEEQ-CSN), n’a pas écarté de recourir à des moyens de pression. Rappelons que, à moins d’être en phase de négociation pour renouvellement de convention collective, les enseignants, n’ont pas le droit de faire grève.

En réalité, ce qui inquiète le PL c’est que le Québec n’a jamais connu un mouvement de grève aussi suivi et qui, plus est, bas tous les records de longévité, au point que le télescopage avec une échéance électorale devienne évident. Avec la probable entrée en lice des enseignants, au mieux, ça serait l’enlisement et au pire, cela pourrait coûter au PL les élections provinciales.

La Rédaction

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