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France/Algérie. Fabius en éclaireur à Alger.

Paris veut une Algérie plus impliquée et Alger veut une France moins va-t-en-guerre.

Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères se rendra, demain en Algérie, pour une visite de deux jours. Ce rendez-vous, considéré par beaucoup d’observateurs comme un signe destiné à tourner la page de l’ère Sarkozy, notamment à travers la visite de François Hollande en Algérie, prévue avant la fin de l’année en cours, ne sera cependant pas le début d’un long fleuve tranquille.  À propos de la question du Sahel par exemple que le Quai d’Orsay veut aborder « de façon approfondie » à l’occasion de cette visite, alors que Paris n’exclut pas le recours à la force, Alger, plus rompue au traitement du terrorisme, préfère donner toutes les chances à une solution politique. La position algérienne est d’autant plus défendable que la manière avec laquelle avait été traitée la crise libyenne –notamment en matière de circulation des armements- et qu’elle n’a pas voulu cautionner, est à l’origine directe de ce qui se passe aujourd’hui dans le nord du Mali. Les principaux dirigeants des groupes impliqués dans les violences, dans cette région, du Sahel sont ceux que les Maliens appellent « Les revenants » de Libye et lourdement armés, s’entend.

François Hollande, la visite qui pourrait sceller un compromis.

La position algérienne se recoupe, par ailleurs, avec celle de dirigeants occidentaux et pas des moindres, qui considèrent de plus en plus qu’au lieu de mener des guerres destructrices, couteuses et déstabilisantes pour des régions entières, le traitement du terrorisme devient une affaire de police et d’intelligence internationales. En outre, à bien lire le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, on sent bien la volonté des dirigeants de ce pays d’un traitement global, à l’échelle régional, du terrorisme.

Si la France tourne le dos –au moins pour l’instant- à la politique marginalisation de l’Algérie, ce n’est sans doute pas encore la lune de miel entre les deux pays. Des divergences de vues demeurent concernant le traitement des questions d’actualité comme la Syrie par exemple où, malgré le niet de Moscou et de Pékin, Paris n’a pas totalement écarté le recours à la force.

Au final, on est devant une situation où la France veut une Algérie plus impliquée et une Algérie qui veut une France moins va-t-en-guerre. De ce fait le compromis n’est certes pas exclu, mais il y a encore du chemin à faire. Ce consensus tant recherché, sera peut-être scellé avec la prochaine visite de François Hollande en Algérie.

La Rédaction

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