Face à la corruption, le gouvernement Benkirane semble abdiquer.
Face à la corruption, le gouvernement Benkirane semble abdiquer.
Curieux, ce discours de Abdel Ilah Benkirane, chef du gouvernent marocain, prononcé mardi dernier, devant la chambre des conseillers –chambre haute du parlement marocain-. Alors que les élus s’attendaient à un agenda et un programme politique avec des dates d’exécution butoires, le Premier ministre s’est lancé dans une énumération sans fin de projets de textes juridiques pour faire face à « la prévarication » (terme barbare pour désigner toute action conduisant à s’écarter de la justice et de manquer à ses obligations- et la corruption. Le dispositif électoral, l’information, les instances nationales de l’intégrité et de la lutte contre la corruption, le Conseil de la concurrence, l’Inspection générale des finances devront, eux aussi, faire l’objet d’une nouvelle législation.
Une partie de la presse marocaine relève, non sans une pointe d’ironie, que pour la plupart des sujets passés en revue les textes existent déjà et qu’il suffit de les appliquer. Un quotidien ajoute même que cette tendance à l’empilement de législation met au grand jour l’incapacité du gouvernement Benkirane à effectuer la rupture tant attendue.
Les islamistes en embuscade.
Le plus curieux encore, c’est qu’en abordant la question de la corruption, le chef du gouvernement s’est amusé à se faire peur « De l’aveu même de Benkirane, les lobbies de la corruption sont puissants et dangereux. Ces lobbies qui seraient même capables de défendre leurs intérêts avec acharnement, ont largement profité, selon lui, des marchés publics, de salaires colossaux et indus voire même de parts illicites dans le capital des sociétés. Face à cette situation, Benkirane ne compte pas faire cavalier seul, ni affronter ces lobbies frontalement. Il prône la prudence et veut procéder par étapes ; car partout dans le monde, précise-t-il, l’expérience a démontré que ces lobbies sont plus forts que les politiciens.», rapporte le quotidien marocain Libération.
Au-delà des jeunes indépendants et de petits partis de gauche, Justice et du Développement, la formation politique qui à porté Abdel Ilah Benkirane à la tête du gouvernement, intègre également les Islamistes fondamentalistes d’Al Adl Wa Al Ihsan. Ces derniers peuvent bien profiter des reculades du Gouvernement pour voler la vedette au « courant national » dominant et enterrer ainsi, pour des décennies, le rêve de la jeunesse marocaine.
La Rédaction


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