L’ancien Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi a lancé samedi dernier, au Palais des Congrès à Tunis, le mouvement Nida’Tounès, comme « Appel de Tunisie », « Un parti ouvert à tous, y compris aux anciens Destouriens » selon le veux du premier chef du gouvernement de transition –février à novembre 2011- après la chute de l’autocrate Zine El Abidine Ben Ali.
Fondée dans le but évident de participer aux élections de mars 2013, la nouvelle formation politique est ouverte « à tous les autres partis, disponibles aux rencontres et la possibilité de travailler de concert, y compris avec Ennahda », plaide Béji Caïd Essabsi devant une foule de plusieurs milliers de personnes dont des membres de l’actuel gouvernement.
Dans un contexte de mécontentement et de révoltes quasi-généralisées à l’échelle du Monde arabe, la chute des régimes est souvent confondue avec la tendance, très contestable, à détruire les États. Une dérive grave de ce qu’il est convenu d’appeler le Printemps arabe et dont bien des acteurs majeurs n’ont pas encore pris la mesure des risques. Dans de telles conditions, il est difficile de ne pas souligner la pertinence du projet de M. Caïd Essebsi qui range l’Etat –comme c’est le cas par ailleurs- dans le carré étroit des domaines non négociables. « Un des premiers acquis de la Tunisie est l’État », lance l’ancien Premier ministre qui se saisit de l’occasion pour écorner ceux qui, sous divers couverts, assimilent de manière pernicieuse, la démocratie à la dictature de la majorité.
L’indépendance du pays, le respect du drapeau tunisien et de son hymne national, la citoyenneté, la démocratie, le refus de la violence, la défense des acquis modernistes, la justice sociale, la non-exclusion et le droit au développement figurent sur la feuille de route de Nida’Tounès.
Avant le rendez-vous fatidique de mars prochain, une course est désormais engagée entre les fossoyeurs de l’État et de la nation tunisienne et la prise de conscience salutaire des électeurs de ce pays. Problème l’acte de naissance de la nouvelle République –sa constitution- va être rédigé par une Constituante à dominante conservatrice, voire fondamentaliste !
La Rédaction


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