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France/Centres d’appels. Un serpent de mer rose et Vert

Mardi dernier, cinq jours avant le second tour des législatives, Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif a demandé aux patrons des opérateurs français de télécoms de relocaliser leurs centres d’appels implantés à l’étranger. Ces sites représentent, selon l’écologiste -et malheureux candidat aux dernières législatives- Gérard Chausset qui, en mai dernier, avait interpelé le nouveau ministre sur cette question, un gisement de 60 000 emplois. La quasi-totalité de ces call centers sont implantés dans les pays du Maghreb, en particulier au Maroc, mais aussi en Tunisie. Si les groupes sollicités par le ministre consentent à ses doléances, pour ces pays, cela pourrait se traduire par une perte sèche avoisinant les 55 000 emplois dont 40 000 pour le seul Maroc.

Cela dit, dans un contexte où la tendance des chiffres d’affaires de ces groupes est plutôt à la baisse, leurs dirigeants vont-ils prendre le risque supplémentaire de sacrifier une partie de leurs résultats sur l’autel de la politique ? Rien n’est moins sûr ! Et ce d’autant que dans un contexte d’endettement endémique, l’État français n’est pas en mesure d’apporter la moindre compensation. Rappelons que dans les centres d’appels, entre le Maroc et la France, le coût d’une heure de travail varie du simple au double.

Pour l’heure, seule la direction de France Télécom –Orange depuis février 2012- a indiqué qu’elle était disponible à envisager une relocalisation.  Mais avec, environ 90% de son capital détenu par l’État et les institutionnels, ce groupe a-t-il vraiment le choix ?

En Tunisie et au Maroc, Orange -172 000 salariés dans le monde pour un chiffre d’affaires consolidé 2011 de 45, 277 milliards d’euros- est présent dans les activités Internet et de téléphonie fixe et mobile à travers Orange Tunisie et Méditel. En avril dernier, le groupe a même annoncé, en grande pompe, qu’il avait atteint la barre de 1,5 million de clients en Tunisie contre 700 000 abonnés en 2010. La décision que sa direction vient d’afficher, ne va sans doute pas le conforter dans son ambition, dévoilée au printemps dernier, de « devenir n°1 ou n°2 dans tous les domaines » et « leader Internet » en Afrique au Moyen Orient et en Asie.

En France, la question de relocalisation des centres d’appels est récurrente. Jean-Louis Borloo en 2004 et Laurent Wauquiez en 2010, l’avait déjà soulevée. Mais ces déclarations n’ont pas dépassé le stade incantatoire. On se rappellera également de la mini-tempête provoquée, en juillet 2010 par les syndicats CGC et UNSA à propos du projet d’implantation en Algérie, d’un centre d’appels de  Webhelp, sous-traitant de SFR.

La seule différence, c’est que ce serpent de mer, à l’origine estampillé rive droite, vient d’être exhumé par les Socialiste, et les Verts.

La Rédaction

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