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France/Affaire Merah. Le dossier qui dérange


La thèse de la manipulation du meurtrier de Montauban et Toulouse marque des points.

La divulgation du contenu de deux enregistrements vidéo, envoyés par Mohamed Merah, depuis son mobile, à son père qui se trouvait alors en Algérie, met à mal une partie des premières certitudes affichées à l’intérieur de l’Hexagone. Ces vidéos ont été postées par le meurtrier présumé, pendant le siège de son appartement toulousain, par les agents du RAID,

Il faut dire que le dossier comporte des éléments, pour le moins troublants. Les documents vidéo désormais réclamés par la Justice française semblent mettre en évidence des contacts suivis avec un agent de la DRCI répondant au nom de Zouheir et qui aurait participé aux négociations –côté police- pendant le siège du RAID. Récemment, une autre source policière a déclaré à l’AFP, que Mohamed Merah a « pu être traité » directement, depuis Paris, par un agent de la DRCI, proche de Bernard Squarcini, son ancien patron. Cet agent aurait même séjourné à Toulouse où vivait Mohamed Merah.

Enfin, d’autres sources policières du Renseignement, citées par divers média, n’hésitent pas à relever que le profile de Mohamed Merah correspondait à une « minorité » de jeunes Français projetés, à l’étranger, par les services secrets pour « faire le djihad », « sous divers prétextes, parfois sous différentes pressions aussi ».

Juste après les crimes commis, entre les 11 et 19 mars dernier, à Montauban et Toulouse, dans le contexte « électoralo-passionnel » de la dernière présidentielle française, Yves Bonnet, un ancien directeur du contre espionnage avait émis l’hypothèse de l’utilisation de Mohamed Merah par les services secrets français. À l’appui de son affirmation, l’ancien responsable indique que le meurtrier avait un correspondant au sein de la DRCI.

Déclassification

Tour à tour, Claude Guéant et Bernard Squarcini, à l’époque, respectivement ministre de l’Intérieur et chef du DRCI démentent, avant que Nicolas Sarkozy n’abonde dans le sens de ses deux protégés, au cours de l’un de ses meetings pour la course à la présidence de la République.

« L’étude approfondie » promise par Manuel Valls, actuel ministre français de l’Intérieur sur « le disfonctionnement de l’État » dans cette affaire et la procédure en cours, iront-elles jusqu’à la déclassification du dossier ou alors va-t-on leur opposer le rituel de la raison d’État ? Le fait que les trois détracteurs d’Yves Bonnet aient été balayés à l’issue de la dernière présidentielle, permettra-t-il à la vérité d’éclater au grand jour ? Rien n’est moins sûr !

Entre autres éléments de pessimisme, après la plainte pour meurtre, visant le RAID, déposée lundi dernier par Me Zahia Mokhtari et sa conseour parisienne Me Isabelle Coutant-Peyre, une partie de la presse française s’est exercée à effectuer les premiers tirs de barrage. S’appuyant sur de soi-disant déclarations de ténors du barreau d’Alger et le panel supposé de sa clientèle, certains titres ont tenté de disqualifier l’avocate algérienne. Ils n’ont par ailleurs, pas résisté à la tentation d’exhumer une ancienne relation de Me Isabelle Coutant-Peyre pour la soumettre au même traitement. D’autres journaux se sont chargés  de passer au peigne fin le parcours de Mohamed Merah en laissant entendre que son histoire l’avait programmé pour être un tueur et qu’il n’avait pas besoin d’être manipulé pour cela.

Cela dit, s’il y avait réellement eu manipulation, pourquoi est-elle intervenue à ce moment précis ? Cette question est esquivée par tout le monde. On nous rétorquera sans doute qu’elle est prématurée.

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