À propos de l’article

Information sur l'auteur

Continuous news from both sides of the Atlantic

Gaza. Le « cessez-le-feu immédiat, total et complet » objet de la dernière résolution du Conseil de sécurité est-il possible ?

La résolution américaine, sur Gaza, adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU, lundi dernier, est, jusqu’à ce jour, le texte adopté par cette instance, le moins déséquilibré, même si, comme l’a souligné Amar Bendjama, ambassadeur de l’Algérie à l’ONU, il « n’est pas parfait, mais il offre une lueur d’espoir aux Palestiniens, car l’alternative est de continuer à tuer et à faire souffrir… ».

La résolution appelle à un « cessez-le-feu immédiat, total et complet », « sans délai et sans condition ». Elle a été votée par 14 membres du Conseil de sécurité et une abstention, celle de la Russie. En particulier, Moscou souligne un manque de précision sur ce qu’Israël avait réellement approuvé ou pas. Pour sa part, le Hamas a souscrit au contenu de la résolution, du moins, dans ses grandes lignes.

L’application de la résolution du 10 juin courant devra se dérouler en 3 phases dont la mise en œuvre devra, sans doute, aller au-delà de la présidentielle américaine de novembre 2024.

La première étape consiste en un « cessez-le-feu immédiat, total et complet avec la libération des otages, notamment des femmes, des personnes âgées et des blessés, le retour des dépouilles de certains otages qui ont été tués et l’échange de prisonniers palestiniens ».

Elle comporte un appel au retrait des forces sionistes des « zones peuplées » de Gaza, au retour des Palestiniens dans leurs foyers et quartiers dans toute l’enclave, y compris dans le nord, ainsi qu’à la distribution sûre et efficace de l’aide humanitaire à grande échelle.

Le Conseil de sécurité indique que si les négociations durent plus de six semaines pour la première phase, le cessez-le-feu se poursuivra aussi longtemps que les négociations se poursuivront.

La deuxième phase devra se traduire par l’arrêt définitif des hostilités « en échange de la libération de tous les autres otages encore à Gaza et d’un retrait complet des forces israéliennes de Gaza ».

La troisième phase devra se traduire par « un grand plan de reconstruction pluriannuel pour Gaza ». Sa mise en oeuvre devra commencer par la restitution, à Israël, des dépouilles de « tous les otages décédés encore dans la bande de Gaza ».

À ce jour, Israël ne s’est pas clairement positionnée sur cette résolution.

Parallèlement, le texte onusien réitère « l’engagement inébranlable » du Conseil en faveur d’une solution à deux États « au sein de frontières sûres et reconnues, conformes au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU » ; une supplication récurrente qui n’a jamais été suivie d’effets. Selon cette même résolution l’ébauche de l’État palestinien sera l’unification de la Bande de Gaza avec la Cisjordanie, mais sous la houlette de l’Autorité palestinienne. 

Le texte ne dit pas un seul mot sur le blocus inhumain imposé depuis, maintenant, près de 18 ans par Israël à la bande de Gaza.

Dahmane SOUDANI

Phase 1.

Alors que des femmes et des enfants palestiniens sont abusivement détenus par l’armée israélienne, dans des conditions des plus atroces, le texte n’indique aucune priorité pour la libération des prisonniers palestiniens (femmes, enfants, vieillards…), comme c’est le cas pour les otages israéliens. Par ailleurs vu l’état des détenus palestiniens à leurs sorties des geôles sionistes, il aurait été conforme à la morale universelle de compléter cette résolution par des examens médicaux réalisés par des d’équipes pluridisciplinaires et multinationales sous supervision de l’ONU pour caractériser les conditions de détention des prisonniers et éventuellement les indemniser et/ou poursuivre leurs geôliers devant la justice. Des dizaines de vidéos sur les traitements inhumains infligés aux détenus palestiniens sont en ligne. Autre anomalie de ce passage, pendant le processus des libérations (négociation, organisation de la libération, échanges…) des otages des deux camps, l’armée israélienne, se retire des zones peuplées, mais reste dans la bande de Gaza. Comme illustration de l’épée de Damoclès, il ne peut pas y avoir mieux.

Phase 2

La mise en œuvre de la deuxième phase insiste sur la libération de tous « les otages encore à Gaza », mais ne dit rien de précis sur les prisonniers palestiniens. Autre zone d’ombre, le texte évoque le retrait complet de Gaza et pas de la bande de Gaza. Ces deux formulations renvoient à des réalités tout à fait différentes.

Phase 3

À propos du troisième point, on ne comprend pas pourquoi la reconstruction de la bande de Gaza devra faire l’objet d’un projet de résolution du Conseil de sécurité, dans la mesure où celle-ci est un territoire palestinien. À moins de dédommagements imposés à Israël, ce chantier ne concerne que les Palestiniens. Sur ce troisième et dernier point, le texte insiste par ailleurs, sur la restitution des dépouilles des otages israéliens décédés dans la bande de Gaza, alors que d’innombrables corps de Palestiniens morts dans les prisons israéliennes sont retenus depuis de nombreuses années ou ont tout simplement disparu.

Enfin, à propos de l’unification de la Cisjordanie et de la bande de Gaza sous l’Autorité palestinienne, que faire si, à l’occasion d’un rendez-vous électoral, les Palestiniens font le choix d’installer le Hamas au pouvoir ? Pourquoi, le Conseil de sécurité ne réserve-t-il pas les mêmes exigences à l’endroit de tous les extrémistes au pouvoir à Tel Aviv, alors que certains d’entre eux n’hésitent pas à justifier les crimes de masses en traitant, par exemple, les Palestiniens d’animaux humains ou de recourir à des références bibliques génocidaires tel que l’Amalek, cité par Netanyahou en personne, lors de l’un de ses discours ? Pourquoi un tel silence à propos du régime d’apartheid israélien ?

À travers cette posture qui consiste à imposer une ligne politique particulière à une seule partie, le processus ne conduit-il pas droit à l’impasse ? Il s’agit là d’une bombe à retardement que chacun des deux camps peut utiliser pour justifier une nouvelle déflagration. Il y a donc lieu de penser que sur ce point, le Conseil de sécurité a, clairement, outrepassé ses prérogatives.

Entre ceux qui ne peuvent pas, ceux qui ne veulent pas, ceux qui sont indifférents et les complices qui approuvent, rien de coercitif ne peut être imposé à Israël. Ce texte a donc été adopté pour, éventuellement, empêcher Israël de continuer à tuer des Palestiniens en masse ; puisqu’il n’y a pas d’autres moyens de stopper le massacre. D’aucuns se donneront bonne conscience pour détourner les regards de la marre de sangs des innocents qu’ils ont contribué à faire couler.   














































@font-face
{font-family: »Cambria Math »;
panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4;
mso-font-charset:0;
mso-generic-font-family:roman;
mso-font-pitch:variable;
mso-font-signature:-536870145 1107305727 0 0 415 0;}@font-face
{font-family:Calibri;
panose-1:2 15 5 2 2 2 4 3 2 4;
mso-font-charset:0;
mso-generic-font-family:swiss;
mso-font-pitch:variable;
mso-font-signature:-536859905 -1073732485 9 0 511 0;}p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal
{mso-style-unhide:no;
mso-style-qformat:yes;
mso-style-parent: » »;
margin:0cm;
mso-pagination:widow-orphan;
font-size:12.0pt;
font-family: »Calibri »,sans-serif;
mso-ascii-font-family:Calibri;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;
mso-fareast-font-family:Calibri;
mso-fareast-theme-font:minor-latin;
mso-hansi-font-family:Calibri;
mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family: »Times New Roman »;
mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-font-kerning:1.0pt;
mso-ligatures:standardcontextual;
mso-fareast-language:EN-US;}.MsoChpDefault
{mso-style-type:export-only;
mso-default-props:yes;
font-family: »Calibri »,sans-serif;
mso-ascii-font-family:Calibri;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;
mso-fareast-font-family:Calibri;
mso-fareast-theme-font:minor-latin;
mso-hansi-font-family:Calibri;
mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family: »Times New Roman »;
mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-fareast-language:EN-US;}div.WordSection1
{page:WordSection1;}

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire